Une femme assise à une table, portant des lunettes, travaille sur un projet artisanal ou artistique avec des tissus. Un rouleau de fil est visible à côté d'elle. La pièce est bien éclairée par la lumière naturelle entrant par une fenêtre.

Biographie

Née en 1977, Adeline Contreras explore les liens entre matière et mémoire à travers des installations et des assemblages mêlant terre, textile et fibres naturelles. Ses œuvres, conçues à l’échelle du corps, interrogent notre mémoire collective et sensorielle. Par le toucher, la texture, le déplacement dans l’espace, elles proposent une expérience immersive et intime.

Son travail a été exposé en France et à l’international, notamment au Museu Têxtil (Brésil), Musée Cal Boyer (Espagne), à la Fondation Villa Datris (France), au Texture Museum (Belgique), à la CasermArcheologica Gallery (Italie) ou encore la III Biennale d’art Textile Internationale (Australie). Lauréate du prix ARTEXTURES en 2012, elle développe une pratique inscrite dans les champs croisés de la céramique et de l’art textile contemporain.

Artiste engagée dans la transmission, elle enseigne la céramique et les techniques du fil. Elle intervient auprès d’adultes en formation professionnelle à la Maison de la Céramique de Dieulefit, à la Maison du Potier et au sein de TOPO Art, et accompagne également des artistes dans le développement de leur langage artistique, la recherche plastique et la préparation de projets d’exposition.

Démarche artistique

Les sculptures d’Adeline Contreras nous invitent à réfléchir à notre histoire sensible, à notre mémoire archaïque.

Une histoire commune liée à nos expériences sensorielles, visuelles imbriquées dans une expérience plus personnelle. Un souvenir lié à une sensation et non pas un évènement. Adeline Contreras parle de matière - mémoire qui vient réveiller notre mémoire sensorielle. Ces résurgences sont la trace de nos expérimentations, sensations en lien avec le contexte dans lequel nous évoluons.

Face à ces sculptures, on ne cherche pas à voir ce à quoi elles ressemblent. Car l'important ici est de ne pas se référer à des éléments connus mais de permettre au regard de laisser place au toucher, aux sensations que procurent les matières utilisées. Les volumes sont au service du tissu, de la terre, des fibres. Une étape préparatoire est nécessaire à une mise en volume. Le dessin, la trace sur le papier d’une ligne simple, un croquis, une ébauche associée aux matières collectées et aux techniques qui sont alors pensées pour faire corps ensemble, faire unité.

Conçus en regard de l'échelle du corps humain, la dimension de la sculpture, qu'elle soit murale ou sur socle, influence l’expérience du regardeur, elle vient questionner sa place dans l’espace d’exposition. Elles s’imposent aux visiteurs, lui demandant de se déplacer pour éprouver la pièce dans sa globalité, s’en approcher pour en déceler les subtilités ; envelopper du regard, ou être enveloppé. 

Les formes de ses pièces servent à amener le regard au-delà de ce qu’il connaît pour toucher le sensible, l’indicible, le souvenir ténu de sensations et d’émotions qui nous lient. La fibre foulée par les pieds sur un sentier, le brin d’herbe ramassé avec lequel on joue, le tissu lisse ou rugueux à même la peau, la terre cuite semblable à une pierre posée au bord de l’eau…. Ses pièces sont un assemblage d’éléments naturels, primitifs au cœur d’une proposition contemporaine. Accepter de se perdre en regardant ces pièces, c’est accepter une expérience où la mémoire tactile prend le dessus et offre une autre manière de regarder.

Femme travaillant l'argile sur une table en intérieur, avec des plantes suspendues. Environnement chaleureux éclairé par une lampe douce.

Transmissions et partages

Plasticienne, enseignante en art, formatrice et accompagnements d’artistes