Une femme assise à une table, portant des lunettes, travaille sur un projet artisanal ou artistique avec des tissus. Un rouleau de fil est visible à côté d'elle. La pièce est bien éclairée par la lumière naturelle entrant par une fenêtre.

Biographie

Adeline Contreras est une artiste plasticienne française qui vit et travaille en France. Elle explore les liens entre les matières, interrogeant la mémoire sensorielle et la réminiscence du toucher. À travers des installations immersives et des volumes, elle révèle comment la matière porte en elle une histoire, une empreinte des expériences vécues. Sa pratique artistique se construit dans une approche expérimentale où la sculpture, l’espace et le geste se répondent, créant un dialogue entre l’intime et le collectif.

Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions individuelles et collectives en France et à l’international, notamment à la Biennale Internationale d’Art Textile en Australie, à Naturales Quaestiones en Italie, à Saint Sulpice Céramique en France, ainsi qu’au Museu Têxtil au Brésil. Elle a également exposé à la Fondation Villa Datris en France, au Texture Museum en Belgique et à la Biennale Internationale d’Art Textile au Mexique. Ces événements témoignent de son inscription dans le paysage de la création contemporaine et de son exploration constante des textures et des matériaux.

En parallèle de son travail artistique, Adeline Contreras s’investit dans la transmission et l’accompagnement des artistes dans leur démarche créative. Elle enseigne à la Maison de la Céramique de Dieulefit, à la Maison du Potier et chez TOPO, où elle anime des formations dédiées au développement du langage plastique, à la sculpture et à la mise en place de projets d’exposition. Son engagement dans l’enseignement s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux publics spécialisés, favorisant un accès élargi à la création artistique.

Son travail est soutenu par une réflexion approfondie sur le rôle de l’artiste en tant que passeur de savoirs et d’expériences. À travers ses recherches et son engagement pédagogique, elle contribue à enrichir la perception de la matière et du geste, affirmant l’importance de l’art comme espace de transformation et d’échange.

Démarche artistique

Les sculptures d’Adeline Contreras nous invitent à réfléchir à notre histoire sensible, à notre mémoire archaïque.

Une histoire commune liée à nos expériences sensorielles, visuelles imbriquées dans une expérience plus personnelle. Un souvenir lié à une sensation et non pas un évènement. Adeline Contreras parle de matière - mémoire qui vient réveiller notre mémoire sensorielle. Ces résurgences sont la trace de nos expérimentations, sensations en lien avec le contexte dans lequel nous évoluons.

Face à ces sculptures, on ne cherche pas à voir ce à quoi elles ressemblent. Car l'important ici est de ne pas se référer à des éléments connus mais de permettre au regard de laisser place au toucher, aux sensations que procurent les matières utilisées. Les volumes sont au service du tissu, de la terre, des fibres. Une étape préparatoire est nécessaire à une mise en volume. Le dessin, la trace sur le papier d’une ligne simple, un croquis, une ébauche associée aux matières collectées et aux techniques qui sont alors pensées pour faire corps ensemble, faire unité.

Conçus en regard de l'échelle du corps humain, la dimension de la sculpture, qu'elle soit murale ou sur socle, influence l’expérience du regardeur, elle vient questionner sa place dans l’espace d’exposition. Elles s’imposent aux visiteurs, lui demandant de se déplacer pour éprouver la pièce dans sa globalité, s’en approcher pour en déceler les subtilités ; envelopper du regard, ou être enveloppé. 

Les formes de ses pièces servent à amener le regard au-delà de ce qu’il connaît pour toucher le sensible, l’indicible, le souvenir ténu de sensations et d’émotions qui nous lient. La fibre foulée par les pieds sur un sentier, le brin d’herbe ramassé avec lequel on joue, le tissu lisse ou rugueux à même la peau, la terre cuite semblable à une pierre posée au bord de l’eau…. Ses pièces sont un assemblage d’éléments naturels, primitifs au cœur d’une proposition contemporaine. Accepter de se perdre en regardant ces pièces, c’est accepter une expérience où la mémoire tactile prend le dessus et offre une autre manière de regarder.

Femme travaillant l'argile sur une table en intérieur, avec des plantes suspendues. Environnement chaleureux éclairé par une lampe douce.

Transmissions et partages

Plasticienne, enseignante en art, formatrice et accompagnements d’artistes